jeudi 18 juin 2020

Le Chinois de Cholon obligatoire à Saïgon


Au début du 20ème siècle, le peuple Chinois était bien présent à côté de Saïgon. Tellement présent, que nous pouvons annoncer qu’ils ont influencé énormément l’état d’esprit d’une citée que nous avons du mal à comprendre lorsque nous sommes étrangers. Et nous le sommes vraiment.

Cholon ville commerçante à côté de Saïgon est depuis lors, un terrain d'observation interessant.

Ici le texte de Anatole PETITON nous éclaire quelque peu sur ce thème.








Quand les français sont arrivés en Cochinchine, il existait une grande ville chinoise qu'on appelle Cholon; cette ville est encore le centre des affaires commerciales des chinois avec l'intérieur du pays, A quelques kilomètres de Cholon, à l'intersection de l'arroyo chinois et du faux Donnai on a établi dans un vaste terrain marécageux la ville de Saïgon. Comme je l'ai dit plus haut, d'assez nombreuses maisons en briques recouvertes de tuiles rouges, commencent à remplacer maintenant les misérables caï-nhas qui s'élevaient au bord du fleuve. Les principales habitations convenables no sont guère habitées que par des négociants.
Il existe à Saïgon quelques grandes maisons de commerce françaises et allemandes généralement, il y a en outre quelques maisons de détail françaises et un grand nombre de maisons de détail chinoises.Comme je le disais précédemment, il n'y a pas de sot métier pour le chinois, il débutera comme porto-faix, vous le retrouverez quelques années après à la tête d'Une grande maison de commerce. Le portefaix à Saïgon s'appelle bambou ; on comprend facilement que ce sobriquet lui vient du bambou dont il se sert pour porter les fardeaux ; caisses à vin, barriques, cochons hurleurs sons suspendus au milieu d'un bambou dont les deux extrémités reposent sur les épaules de deux ou de quatre chinois qui marchent à cette espèce de petit pas de course cadencé, qui est spécial aux porteurs chinois et annamites, Le chinois est encore porteur d'eau, il est aussi cuisinier ambulant, il porte alors sur son épaule un petit bambou; à l'une des extrémités se trouve un fourneau allumé, à l'autre une espèce d'étagère chargée de différents plats ; il passe en poussant un cri particulier (Long-tan, hoh ha), qui fait venir l'eau à la bouche de sa clientèle habituelle,





Le chinois tient en outre dos boutiques de détail, où on vend à peu près de tout ; il faut toujours bien faire attention dans vos transactions avec lui, car il a un mauvais instinct commercial poussé à un degré fâcheux. Les chinois sont cordonniers, tailleurs, menuisiers, maçons, marchands d'objets de Chine, etc Ce sont en outre, comme je l'ai déjà dit, les plus grands négociants dû pays, On peut même dire que le commerce ne se fait pas sans eux, car dans les grandes maisons européennes de commerce, il y a toujours un intermédiaire chinois indispensable, qu'on appelle le comprador, qui sachant l'Annamite, le Chinois et le Français, est l'intermédiaire qui ne tarde jamais à s'enrichir, quoi qu'il ait dos appointements minimes: une vingtaine de piastres par mois, Les difficultés de transaction commerciale sont très grandes, à cause de l'écriture annamite, composée avec les caractères chinois. Il y a deux autres industries fort importantes qui sont tenues par les chinois : la ferme d'opium et la ferme des jeux ; les maisons de jeux sont excessivement nombreuses à Saïgon, elles ont un effet démoralisateur déplorable. je reviendrai plus tard sur ce sujet.





Les photos sont trouvées sur le site FlickR de Monsieur Manhhai. Un monsieur que j'admire énormément. https://www.flickr.com/photos/13476480@N07/



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Children in the street

Lorsque j'ai pris cette photo je n'ai pas cherché l'esthétique photographique mais l'innocence infantile. La richesse de l...