dimanche 2 août 2020

Culture Vietnam - Les Chinois naturalisés Vietnamiens



Les Hoa




Au Vietnam de.la minorité chinoise compte environ un million d'habitants. La plupart sont des Hoa. c’est-dire des Chinois naturalisés vietnamiens. Ils habitent surtout dans le Sud. à Ho Chi Minh ville et dans les provinces du delta du Mékong. Une petite colonie de Hoa existe aussi dans la ville de Hoi An au Centre du Vietnam. Au Nord. ils vivent principalement dans le Quang Ninh.la région frontère et dans quelques grandes villes. Les ancêtres des Hoa sont venus de Chine, principalement des provinces méridionales (Guangdong. Guangxi: Fujian, Chekiang. Taiwan) au cours de différentes périodes. Hanoï n'a jamais connu de Chinatown à L'image du Cho Lon de L'ancien Saigon, Ho Chi Minh-ville.Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.




Dans le vieux quartier. il n'y avait que deux rues peuplées d'une majorité chinoise et présentant des traits typiquement chinois (costumes, enseignes portant des idéogrammes). Ce sont là Phô Hàng Ngang ( rue transversale. baptisée par les Français Rue des Cantonnais) qui prolonge la fameuse Phô Hàng Dào (Rue de la Soie) et la Phô Hàng Buôm (rue des Voiles) qui fait un angle droit avec la Phô HAng: Ngang. Désertées par une bonne partie de la diaspora Hau au lendemain de la première guerre d'indochine (1954).

ces deux rues ne diffèrent en rien. aujourd'hui des rues avoisinantes. II était normal que L'administration royale vietnamienne édictât un règlement rigoureux concernant les sujets d'un Empire Céleste sans cesse menaçant ; les Chinois avaient été astreint. dès le XVe siècle, à loger dans l’actuel Phô Hàng Ngang. De ce centre. ils rayonnèrent plus tard dans quelques rues voisines. la Phô Hàng Buô, (rue des Paniers). la Rue Phuc Kien (Fujian). aujourd'hui Rue Lan ông, surtout la Phô Hàng Buôm (rue des Voiles au XIXe siècle).


Le groupe dominant de la Phô Hàng Ngang (Rue Transversale) était celui des Cantonais, dotés d’un esprit très entreprenant. Parmi eux. Ia famille des Phan (Phan van Thanh. Phan Hôa Thành ) jouissait d'un prestige extraordinaire avec ses magasins de soieries et plus tard aussi avec son rôle de commissionnaire pour les firmes textiles françaises. Les Chinois moins riches tenaient des boutiques de thé (thé importé de Chine. comrne du Fujian. thé vietnamien de Phu Tho préparé à la chinoise). de médicament' traditionnels (importés de Shanghaï. Hong Kong. Singapour. Cho Lon. etc...:) qui affichaient sur leurs devantures de Longues enseignes en bois laqué portant Ieurs noms en caractères chinois.



Vers 1927-1930.1e mouvement de boycottage des marchandises chinoises parti de la ville portuaire de Hai Phong gagna Hanoï. Des boutiques vietnamiennes de soierie (puis de médicaments et de mercerie) apparurent sur la rue Phô Hàng Ngang. leur nombre ne cessa de croître.

La Phô Hàng Buôm (Rue des Voiles) était devenue un foyer important de l'habitat chinois A Hanoi depuis la conquête française.

A l'origine. on y vendait des articles en joncs tressés. en particulier des pans de voiles. d'où le nom de Rue des Voiles, laquelle était près de l'embouchure du Tô Lich. En 1872. Ie marchand français Jean Dupuis. aventurier soutenu par Paris. pénétra dans la capitale avec des pirates chinois dits Pavillons jaunes et des mercenaires du Yunnan. il trouva une cinquième colonne parmi les, commerçants chinois de Ia Rue des Voiles qui les ravilailla. Lors des deux chutes de Hanoi. en 1873 et en 1882. Les rues vietnamiennes furent mises à sac par les troupes françaises tandis que les rues chinoises restèrent sauves.



Les débuts de Ia colonisation ont fait la fortune des chinois. Les familles Vietnamiennes durent s'exiler dans d'autres rues. Jusqu’à la guerre de reconquête française (1946). la moitié droite de la rue des voiles était occupée par les bureaux des commissionnaires chinois travaillant pour Hong Kong et Shanghai par des dépôts de marchandises et par le siège de la Congrégation des gens du Guangdong où était vénéré le loyal guerrier Quan Công de l’époque des trois Royaumes et la Reine Thiên Hau de la dynastie chinoise des Sung fuyant les envahisseurs mongols.

La partie gauche de la Rue des Voiles, très animées, comptait surtout des boutiques de médicaments chinois. dede viandes rôties,(porc, volaille). importés de Chine (sauces, ailerons de requin, fromage de soja) ct plusieurs restaurants tels que le le My Kinh célèbres par leurs plats chinois et leurs serveurs qui transmettaient aux cuisiniers a la criee les noms des plats commandés par les clients.


Des colonies chinoises moins nombreuses occupaient une partie des deux rues vietnamiennes : la Rue Phùc Kiên et la Rue des Paniers. La Rue Phuc Kiên était L'habitat autorisé des Chinois du Phuc Kien (Fujian) qui y avaient Leur congrégation et Ieurs boutiques monopolisant Ies médicaments importés de Hong Kong et de Shanghaï. La rue Phuc Kiên porte maintenant le nom du fameux médecin vietnamien Lan Ông. La Rue des Paniers (Phö Hang Bô) rassemblait des Chinois de Triêu Châu (province de Fujian) spécialisés essentiellement dans le commerce de gros. Ils trafiquaient en tant que Commissionnaires importateurs-exportateurs ( médicaments traditionnels. soie crue. allumettes. essence. thé. nattes. noix d'arec et sucre vietnamiens, oranges de Triêu Châu ). Si petite fût-elle. Ia diaspora chinoise refermée sur elle-même s’est toujours considérée comme appartenant une nation supérieure. Les femmes chinoises n'épousaient jamais de Vietnamiens. Par contre.le Chinois sans le sou. 'nouveau débarqué. aidé par ses compatriotes. trimait dur et prenait souvent une épouse vietnamienne sans fortune qui lui servait aussi de servante quand il avait réussi à se doter d'une petite boutique Les Chinois avaient introduit au Vietnam bon nombre de leurs propres divinités : Ie génie de la Richesse (Thân Tài et le guerrier Quan Công étaient honorés dans chaque foyer Le Vainqueur de nos héroïnes nationales Trung. Ma Viên. l'était au Temple du Cheval Blanc (Bach Ma). Rue des Voiles ; Ie général Sâm Nghi Dông battu par les troupes vietnamiennes en I789. était honoré dans un temple de la Ruelle Sâm Công.



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